La lumière dans l’espace public :plus importante que jamais
La conscience écologique croissante et les nouvelles connaissances modifient le mode d’utilisation et de perception de la lumière dans les espaces publics. Nous avons résumé pour vous les points importants à prendre en compte lors de la conception de l’éclairage.
Le défi : satisfaire durablement aux besoins de la société
Des fonds publics considérables sont consacrés à l’amélioration de l’infrastructure et de la qualité de l’aménagement des espaces urbains. Nous comprenons également de mieux en mieux les effets de la lumière artificielle sur l’environnement. Les nouveaux projets, tout comme la modernisation des installations existantes, requièrent un éclairage respectueux de l’environnement, qui préserve à la fois le ciel et la vie nocturne et qui crée un équilibre entre les exigences esthétiques et fonctionnelles des utilisateurs.
Les nouvelles technologies vont dans ce sens, par exemple avec des températures de couleur plus chaudes et l’utilisation de pilotage intelligents. Elles permettent de n’utiliser la lumière qu’aux endroits et aux moments où elle est nécessaire. Nous prenons de plus en plus conscience de la nécessité de privilégier la qualité plutôt que la quantité en termes de puissance et de nombre de luminaires.
L’éclairage dans l’espace public : les points essentiels
1. Une conception axée sur l’utilisateur final
Tout concept d’éclairage repose sur la manière dont les habitants occupent un espace urbain, de jour comme de nuit. Si une aire de jeux est principalement utilisée de jour, les trottoirs et pistes cyclables sont fréquentés dès le lever du jour et tout au long de la nuit. Les amis et familles se retrouvent également sur les aires de pique-nique après la tombée de la nuit. Le succès d’un concept d’éclairage repose, d’une part, sur la création d’espaces fonctionnels grâce à un éclairage efficace et, d’autre part, sur la prise en compte des attentes et des préoccupations des personnes concernées.
2. La protection de la biodiversité et la minimisation de la pollution lumineuse
Nous devons connaître les effets d’un éclairage excessif et assumer notre responsabilité sociale et il convient donc de minimiser la pollution lumineuse et de protéger les écosystèmes, la flore et la faune.
La lumière à ondes courtes (UV/violet/bleu) est particulièrement néfaste pour la faune sauvage, par exemple pour les espèces migratrices comme les papillons de nuit et autres insectes nocturnes, les oiseaux migrateurs, les tortues et les pingouins. Cette lumière peut modifier leur comportement, nuire à leur survie et à leur capacité de reproduction et, indirectement, avoir des répercussions sur la disponibilité de l’habitat et des ressources alimentaires. La lumière artificielle altère les rythmes biochimiques/circadiens – non seulement chez les animaux sauvages, mais aussi chez les humains. Bien entendu, la pollution lumineuse contribue également à notre empreinte carbone en raison de la consommation d’énergie qu’elle engendre. Dans les espaces publics, la lumière à ondes courtes doit donc être réduite au minimum. Les couleurs de lumière plus chaudes, comprises entre 2700K et 2200K, sont en effet plus adaptées.
3. Le pilotage intelligent de la lumière et la réduction de la lumière diffuse
Une conception de l’éclairage intelligente et écologique ne fait usage de la lumière qu’aux endroits et aux moments où elle est nécessaire. Il est notamment possible programmer, l’éclairage en fonction des heures d’utilisation. Une solution encore plus intelligente consiste à augmenter ou à diminuer automatiquement l’intensité de la lumière en fonction des besoins grâce à des détecteurs de mouvement : la sécurité est ainsi assurée, tout en minimisant les perturbations pour la faune environnante. L’orientation et la qualité des luminaires sont tout aussi importantes. La protection contre la lumière diffuse indésirable des luminaires se révèle primordiale. La pollution lumineuse peut être réduite, en particulier grâce à des luminaires ne diffusant pas de lumière directement vers le ciel, toute la gamme d’éclairage public WE-EF répond en ce sens à la directive CIE3.
« Wild-Light » permet de conjuguer parfaitement les exigences de fonctionnalité de l’éclairage et de protection optimale de l’environnement : cette nouvelle technologie WE-EF utilise un détecteur pour faire varier l’intensité et la température de couleur en fonction des besoins, un facteur particulièrement important pour le monde animal.
4. L’augmentation du sentiment de sécurité
Pendant longtemps, nous avons considéré comme une évidence que plus de lumière était synonyme de plus de sécurité. Dirénavant, il est plus logique de privilégier la qualité et la composition de l’éclairage. Des études plus récentes, notamment une étude menée conjointement par Arup et XYX Labs à l’université Monash de Melbourne, ont interrogé les femmes sur leur sentiment de sécurité en ville. Les résultats montrent qu’une intensité lumineuse élevée n’est pas nécessairement associée au sentiment de sécurité. Cette étude a plutôt révélé, entre autres, qu’une température de couleur plus chaude augmente le sentiment de sécurité. Les femmes ont déclaré se sentir plus en sécurité avec un éclairage uniforme. En revanche, les puissants projecteurs aux contrastes marqués, l’éblouissement et les zones sombres au-delà des chemins induisent un véritable sentiment de danger. L’étude souligne en outre que les femmes préfèrent une lumière LED de haute qualité, qui leur permettent de bien distinguer les formes et les couleurs et de se sentir ainsi en sécurité.
Les luminances verticales sur les visages revêtent autant d’importance que les luminances horizontales au niveau du sol en termes d’orientation et de sentiment de sécurité. Un éclairage alliant verticalité et horizontalité facilite la reconnaissance des personnes et de leurs mouvements dans l’espace.
5. L’adaptation à l’environnement
Le lieu et le contexte du projet sont d’autres facteurs à prendre en compte dans la conception de l’éclairage : dans un environnement urbain, des luminaires modernes et élégants peuvent apporter une touche de design, tandis que dans un environnement plus historique, on privilégiera plutôt des luminaires qui se fondent dans le décor. Il en va de même pour les mâts. Afin de limiter leur nombre, il est possible d’installer un luminaire qui éclairera à la fois vers l’avant et vers l’arrière et aussi d’utiliser les optiques IOS qui permettent d’augmenter la distance entre deux points lumineux.
6. L’équilibre entre économie et écologie
Dans la pratique, le budget limite souvent l’ampleur et la liberté de création de chaque projet. En règle générale, un investissement initial plus élevé dans des luminaires de haute qualité est rentabilisé à long terme, étant donné que les coûts d’exploitation, d’entretien et de maintenance sont moins élevés pour une durée de vie plus longue. Chaque concept d’éclairage doit satisfaire à des exigences qui lui sont propres – mais aujourd’hui, tout projet d’éclairage doit poursuivre un objectif clairement défini et se limiter au strict nécessaire. Les concepts d’éclairage respectueux de l’environnement sont basés, dans la mesure du possible, sur des luminaires composés de matériaux recyclés et qui sont eux-mêmes en grande partie recyclables en fin de vie. Les produits dotés de profils environnementaux de produits (« Environmental Product Declarations », EPD) sont certifiés conformes. Vous trouverez de plus amples informations ici : (lien vers les EPD)
7. La conformité aux normes locales
Évidemment, tout concept d’éclairage doit être conforme aux normes et aux réglementations locales en vigueur. En France, il s’agit notamment des normes suivantes : EN13201, l’arrêté TREP 1831126A et norme PMR (personnes à mobilité réduite).